Pascal Bruckner, né le dans le 15e arrondissement de Paris, est un philosophe, romancier et essayiste français.
Issu d'une famille chrétienne,, Pascal Bruckner passe son enfance entre l'Autriche, la Suisse et la France. Son père est protestant (non pratiquant), sa mère catholique (pratiquante) et lui-même a été baptisé catholique, comme il l'explique dans son livre autobiographique Un bon fils, publié en 2014.
Son père, René Bruckner, décédé en 2012, ingénieur de l'École des mines de Paris, antisémite convaincu, était très favorable aux thèses nazies et haïssait les Juifs. Il devança le STO et œuvra pour les usines Siemens, à Berlin, puis à Vienne, entre 1942 et 1945.
Sa mère, Monique Bruckner, ancien professeur au collège Notre-Dame-de-Sion à Petrópolis (Brésil), est morte le .
Dans Un bon fils, il évoque l'extrême violence physique exercée par son père à l'encontre de sa mère et de lui-même.
Pascal Bruckner a été durant quelques années le compagnon de Caroline Thompson, fille de Danièle Thompson et petite-fille du réalisateur Gérard Oury. Il a un fils et une fille.
Pascal Bruckner vit jusqu'à l'âge de 4 ans dans un sanatorium en Autriche. Il fait ses études primaires et secondaires chez les jésuites à Lyon, puis à Paris, au lycée Henri-IV, ses classes d'hypokhâgne et khâgne de 1968 à 1970 — où il se lie d'amitié avec Alain Finkielkraut, avec lequel il écrira ensuite deux livres —. Il poursuit à l'université Paris-I et à l'université Paris-VII, et enfin à l’École pratique des hautes études.
Sa thèse de 3e cycle, consacrée à l'émancipation sexuelle dans la pensée du socialiste utopiste Charles Fourier (« Le corps de chacun est accessible à tous »), a été dirigée par Roland Barthes (et soutenue en 1975 à l'université Paris-VII),.
Depuis 1986, il enseigne dans des universités américaines, notamment celle de New York. À compter de 1990, il est maître de conférences à l’Institut d'études politiques de Paris mais ne fait pas partie du corps enseignant permanent[pas clair].
Outre ses activités d'écrivain, Pascal Bruckner est éditeur chez Grasset jusqu'en 2020, après quoi il entre au jury du prix Goncourt. Il collabore dans les années 1990 et 2000 au Nouvel Observateur et au Monde, depuis les années 2010 au Point et au Figaro.
Il intervient le mercredi dans la matinale de Radio Classique.
Par son nom et sa sympathie exprimée à l'égard de l'État d'Israël, Pascal Bruckner a souvent été erronément considéré comme de confession juive et comme un « intellectuel juif ». Il qualifie d'« ironie de l'histoire assez cocasse » le fait d'être considéré comme juif.
Comme il l'explique dans Un bon fils, il est, en Mai 68 et dans les quelques années qui suivent, proche des mouvements gauchistes, plutôt libertaires, et sympathisant du Parti socialiste unifié. Plus tard, après s'être éloigné du gauchisme, il sera associé, à la marge, aux « nouveaux philosophes ».
En 1986, Guy Hocquenghem le critique dans sa Lettre ouverte à ceux qui sont passés du col Mao au Rotary. Selon le journaliste Jérôme Garcin, dans une formule journalistique en accroche d'un article de 2014, il a flirté avec le maoïsme — ce que Bruckner nie catégoriquement dans son livre autobiographique — puis avec le sarkozisme.
De 1983 à 1988, il est membre du conseil d'administration d'Action contre la faim.
De 1992 à 1999, il milite contre les différentes offensives serbes en ex-Yougoslavie, en Croatie d'abord, puis en Bosnie et au Kosovo. Il figure aux élections européennes de 1994 sur la liste L'Europe commence à Sarajevo. En 1999, il défend l'intervention militaire de l'OTAN contre les forces serbes.
Il est en 2003 signataire de l'appel de soutien à l'Initiative de Genève, plan de paix prévoyant la création d'un État palestinien aux côtés d'Israël.
En , favorable à la destitution de Saddam Hussein, il appuie la guerre d'Irak lancée par le gouvernement de George W. Bush dans un article paru dans Le Monde, cosigné par Romain Goupil et André Glucksmann,, qui participeront, trois ans plus tard, à la création de la revue d'orientation néo-conservatrice Le Meilleur des mondes. En , il critique dans Le Figaro l'impréparation de l'armée américaine ainsi que l'usage de la torture à la prison d'Abou Ghraib.
Dans son ouvrage de 2011, Le fanatisme de l'apocalypse, Bruckner prend acte du réchauffement climatique, mais juge la réponse catastrophiste inadaptée et dangereuse.
Il soutient Nicolas Sarkozy pour le second tour de l'élection présidentielle de 2007. Il dira plus tard en avoir été déçu. Il se réclame du camp progressiste, « malgré l'épaisse bêtise et la bonne conscience qui y règnent ».
En , il signe le « Manifeste des 343 salauds » publié par la revue Causeur, qui défend les hommes faisant appel aux services de prostituées.
Invité de l'émission « C Politique » de France 5 le , Pascal Bruckner est interrogé sur l'écriture inclusive qu'il qualifie de « mélange de crétinisme et de totalitarisme ». Il associe alors les LGBT aux pédophiles lors d'une plaisanterie, ce qu'il qualifie plus tard de « mauvaise plaisanterie » lorsqu'interrogé à la suite du tollé causé par cette intervention, et finit par retirer ses propos initiaux.
En 2018, il présente sa candidature à l'Académie française. Il affronte Benoît Duteurtre, mais aucun candidat n'est élu.
Dans Le Figaro du , il publie une tribune dans laquelle il critique la jeune activiste pro-climat Greta Thunberg, qu'il considère comme la représentante d'une « dangereuse propagande de l'infantilisme climatique ». Cette tribune est qualifiée de « vilénie » par Claude Askolovitch, qui lui reproche de s'attaquer à l'âge, au physique et même à l'autisme de Greta Thunberg.
Pascal Bruckner est considéré comme un « climato-relativiste », au même titre que Luc Ferry ou encore Sylvie Brunel, par le site Reporterre, consacré principalement aux problématiques environnementales et sociales, dans une enquête datée de 2019.
Il suggère de fixer l’âge de la retraite à 70 ans : « En Belgique, la retraite sera fixée à 67,5 ans en 2020. C’est déjà le cas en Allemagne. La réforme Macron devrait donc aller plus loin encore. Si la France veut se distinguer en Europe, il faut fixer l’âge de la retraite à 70 ans. »
Le , il est élu à l'Académie Goncourt.
Le , Pascal Bruckner accuse publiquement Rokhaya Diallo d'avoir « entraîné la mort des douze de Charlie Hebdo » et d'avoir ainsi « armé le bras des terroristes » en 2015 en signant en 2011 une pétition « pour la défense de la liberté d’expression, contre le soutien à Charlie Hebdo »,.
Pascal Bruckner critique à plusieurs reprises le concept d'islamophobie, dont il affirme que :
« calqué sur celui de xénophobie, [il] a pour but de faire de l’islam un objet intouchable sous peine d’être accusé de racisme. Cette création, digne des propagandes totalitaires, entretient une confusion délibérée entre une religion, système de piété spécifique, et les fidèles de toutes origines qui y adhèrent,. »
Il accuse aussi le mot d'avoir été « forgé par les intégristes iraniens à la fin des années 1970 pour contrer les féministes américaines », affirmation qualifiée de mensongère par les sociologues Marwan Mohammed et Abdellali Hajjat,, et invalidée par l'Agence France Presse.
En 2015, les associations les Indivisibles et les Indigènes de la République portent plainte contre lui pour diffamation à la suite des propos qu'il a tenus au cours de l'émission 28 Minutes sur Arte ; il y avait accusé les associations d'avoir « justifié idéologiquement la mort des journalistes de Charlie Hebdo » et déclaré qu'il fallait « faire le dossier des collabos, des assassins de Charlie ». L'audience a lieu le , la défense étant assurée par Richard Malka ; lors du verdict, rendu le , les deux associations sont déboutées par la justice.
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