Quelques éclats demeurent au milieu des heures profondes, en veille. Parfois une silhouette immobile se détache sur le rectangle éclairé. A quoi songent-ils, tous ceux que le sommeil fuit ? A quelle part de leur histoire, de leur mémoire, à quels absents parlent-ils en silence ? C'est l'heure des aveux, des regrets, des impatiences, des souvenirs, de l'attente. Ce sont les heures où le coeur tremble, où les corps se souviennent, peau à peau avec la nuit.
On ne triche plus. Ce sont les heures sentinelles de nos histoires, de nos petites victoires, de nos défaites. Que racontent ces silhouettes silencieuses à la grande nuit bleue ? On rencontrera ici des femmes, des hommes, des couples, des enfants, portraits intenses de vies ordinaires, tous reflets de notre humanité et de nos vacillements. A travers ces microfictions, Gaëlle Josse poursuit cette écoute ultrasensible de nos vies qu'elle nous offre de livre en livre, au plus près des émotions qui les traversent.
Braquage à Genève. 2 juillet 2022, deux malfaiteurs sont sur le point de dévaliser une grande bijouterie de Genève. Mais ce braquage est loin d'être un banal fait divers... Vingt jours plus tôt, dans une banlieue cossue des rives du lac Léman, Sophie Braun s'apprête à fêter ses quarante ans. La vie lui sourit. Elle habite avec sa famille dans une magnifique villa bordée par la forêt. Mais son monde idyllique commence à vaciller.
Son mari est empêtré dans ses petits arrangements. Son voisin, un policier pourtant réputé irréprochable, est fasciné par elle jusqu'à l'obsession et l'épie dans sa vie la plus intime. Et un mystérieux rôdeur lui offre, le jour de son anniversaire, un cadeau qui va la bouleverser. Il faudra de nombreux allers-retours dans le passé, loin de Genève, pour remonter à l'origine de cette intrigue diabolique dont personne ne sortira indemne.
Pas même le lecteur.
L'été venait de commencer quand je partis chercher les fées sur la côte atlantique. Je ne crois pas à leur existence. Aucune fille-libellule ne volette en tutu au-dessus des fontaines. C'est dommage : les yeux de l'homme moderne ne captent plus de fantasmagories. Au XIIe siècle, le moindre pâtre cheminait au milieu des fantômes. On vivait dans les visions. Un Belge pâle (et très oublié), Maeterlinck, avait dit : " C'est bien curieux les hommes...
Depuis la mort des fées, ils n'y voient plus du tout et ne s'en doutent point. " Le mot fée signifie autre chose. C'est une qualité du réel révélée par une disposition du regard. Il y a une façon d'attraper le monde et d'y déceler le miracle de l'immémorial et de la perfection. Le reflet revenu du soleil sur la mer, le froissement du vent dans les feuilles d'un hêtre, le sang sur la neige et la rosée perlant sur une fourrure de mustélidé : là sont les fées.
Elles apparaissent parce qu'on regarde la nature avec déférence. Soudain, un signal. La beauté d'une forme éclate. Je donne le nom de fée à ce jaillissement. Les promontoires de la Galice, de la Bretagne, de la Cornouailles, du pays de Galles, de l'île de Man, de l'Irlande et de l'Ecosse dessinaient un arc. Par voie de mer j'allais relier les miettes de ce déchiquètement. En équilibre sur cette courbe, on était certain de capter le surgissement du merveilleux.
Puisque la nuit était tombée sur ce monde de machines et de banquiers, je me donnais trois mois pour essayer d'y voir. Je partais. Avec les fées.
Sur les rivages de la mer de Chine méridionale, le sultanat de Brunei, petit pays d'or (noir) et de jungle, mène, dans un décor des Mille et Une Nuits, une existence prospère et en apparence paisible. Pourtant, un coup d'Etat d'un nouveau type va s'y dérouler et le livrer " clefs en main " à une grande entreprise californienne du numérique. Flora est la petite-fille d'un célèbre mercenaire qui a passé sa vie à renverser des pouvoirs établis.
Fascinée par son exemple, elle s'engage dans le milieu dangereux des agences de sécurité privées. Elle se retrouve plongée au coeur de cette opération de subversion sans précédent. Ce grand roman d'aventures contemporain met en scène à la fois le basculement d'un pays et le parcours d'une femme, habitée par un irrépressible goût de l'action, de l'interdit et du danger.
Bastien, inspecteur du travail à Lyon, est amené à enquêter sur un accident : un ouvrier employé dans une usine de traitement des déchets est mort broyé dans une compacteuse. Maïa, journaliste scientifique, se rend au Cern, le prestigieux centre de recherche nucléaire à Genève, pour écrire un article sur le cristal scintillateur, un nouveau matériau dont les propriétés déconcertent ses inventeurs.
Bastien apprend que l'accident est en réalité un homicide. Maïa, elle, découvre que l'expérience a mal tourné. Sa tante, physicienne dans la grande institution suisse, lui demande de l'aider à se débarrasser de ce cristal devenu toxique. Ce roman addictif qui emprunte aux codes de la série et du thriller est aussi une histoire d'amour. Une rencontre inattendue entre un homme, vaguement catholique et passablement alcoolique, et une femme, orpheline et fière, qui a érigé son indépendance en muraille.
Le parcours hors du commun de Sonia Pierre, militante des droits humains, qui fit de sa vie un combat. Sonia Pierre naît en 1963, en République dominicaine, de parents haïtiens. Enfant brillante, elle grandit dans un batey, un campement de coupeurs de canne à sucre, et développe très rapidement une conscience politique forte, témoin du traitement réservé aux Dominicains d'origine haïtienne. Devenue avocate, elle luttera toute sa vie pour les droits des enfants nés de parents haïtiens sans existence légale en République dominicaine.
Catherine Bardon, fine connaisseuse de la République dominicaine, retrace le parcours incroyable de cette femme exceptionnelle. Un roman puissant et nécessaire.
Il existe une ville où l'on ne peut se rendre que dans son sommeil. L'endroit le plus populaire de cette ville est le Grand Magasin des Rêves, qui semble un immense paquebot tout miroitant de lumières et haut de quatre étages où l'on propose et vend tous les rêves imaginables : rêves d'enfance, de voyage, de nourriture délicieuse, mais aussi cauchemars et songes mystérieux. La jeune Penny vient juste de réussir son entretien d'embauche, elle commence son travail à la réception du rez-de-chaussée, et c'est avec elle que nous allons découvrir l'univers chatoyant du Grand Magasin des Rêves, où, chaque nuit, une foule de dormeurs humains et animaux viennent choisir les rêves qu'ils désirent vivre.
A la vie, à la mort... La vie d'Audrey Parker change à jamais quand son frère est tué lors de l'attaque de Pearl Harbor. Fraîchement sorties de l'école d'infirmière, la jeune femme et son amie Lizzie s'engagent à corps perdu dans l'armée américaine pour contribuer à l'effort de guerre. Elles y font la connaissance d'Alex, fille d'un grand banquier new-yorkais, et de Louise, qui se bat depuis toujours contre les préjugés raciaux.
Bientôt envoyées en Angleterre, où elles rapatrient par avion les soldats alliés blessés sur le front, ces héroïnes de l'ombre risquent leur vie à chaque mission. Entre rires et larmes, des amitiés indéfectibles se nouent, on échange même des serments d'amour. Mais la mort rôde et frappe souvent là où on s'y attend le moins...
« La toile vibrait de beauté. Elle en avait le souffle coupé et se noyait dans l'œil bleu ciel piqueté de vert. Est-ce qu'elle était réellement le sosie de cette inconnue ? » Peint à Vienne en 1910, le tableau de Gustav Klimt Portrait d'une dame est acheté par un collectionneur anonyme en 1916, retouché par le maître un an plus tard, puis volé en 1997, avant de réapparaître en 2019 dans les jardins d'un musée d'art moderne en Italie.Aucun expert en art, aucun conservateur de musée, aucun enquêteur de police ne sait qui était la jeune femme représentée sur le tableau, ni quels mystères entourent l'histoire mouvementée de son portrait. Des rues de Vienne en 1900 au Texas des années 1980, du Manhattan de la Grande Dépression à l'Italie contemporaine, Camille de Peretti imagine la destinée de cette jeune femme, ainsi que celles de ses descendants. Une fresque magistrale où se mêlent secrets de familles, succès éclatants, amours contrariées, disparitions et drames retentissants.
Londres, 1950. Antonia et Conrad Fleming donnent un dîner pour les fiançailles de leur fils Julian, chez eux, dans le quartier chic de Campden Hill Square. Derrière les apparences policées d'une soirée mondaine, Antonia mesure, à quarante-trois ans, l'échec de son propre mariage. Londres, 1942. Mrs Fleming retrouve son époux pendant une permission. Saint-Tropez, 1937. Ecourtant ses vacances en famille, Conrad s'échappe pour retrouver sa maîtresse.
Paris, 1927. Antonia, dès sa lune de miel, commence à deviner l'emprise étouffante et sarcastique qu'exercera sur elle son mari. Sussex, 1926. A dix-neuf ans, Antonia, pour échapper à la jalousie de sa mère et à la passivité de son père, n'a qu'une hâte : se marier... La Longue-vue, si singulier par sa facture, possède le charme de ces oeuvres où l'on voit une vie entière se déployer. On retrouve toute la virtuosité d'Elizabeth Jane Howard dans ce qui n'est que son deuxième roman, sur les illusions perdues d'une femme observant à la longue-vue sa vie écoulée.
Pour la première fois depuis trois mois, elles discernent enfin le sable que leur cachait l'eau lors de la traversée de l'Atlantique, ce fond de l'océan qu'elles ont brièvement aperçu ce matin en débarquant de La Baleine. Personne ne leur a expliqué où elles seraient logées ce soir, dans combien de temps elles seraient fiancées. On ne dit pas tout aux femmes. Paris, 1720. Marguerite Pancatelin, la Supérieure de la Salpêtrière, est mandatée pour sélectionner une centaine de femmes « volontaires » qui seront envoyées en Louisiane afin d'y épouser les colons français.Parmi elles, trois amies improbables : une orpheline de douze ans à la langue bien pendue, une jeune aristocrate désargentée et rejetée par sa famille ainsi qu'une femme condamnée pour avortement. Comme leurs compagnes à bord de La Baleine, Charlotte, Pétronille et Geneviève ignorent tout de ce qui les attend au-delà des mers. Et n'ont pas leur mot à dire sur leur avenir. Ces étrangères réunies par le destin devront braver l'adversité - maladie, guerre, patriarcat -, traverser une vie faite de chagrins d'amour, de naissances et de deuils, de cruauté et de plaisirs inattendus. Et d'une amitié forgée dans le feu. Un roman d'une profondeur et d'une émotion saisissantes, qui nous transporte au cœur d'une terre impitoyable, aux côtés d'héroïnes animées d'une extraordinaire soif d'amour et de vie.
Belle, jeune, légère, la comtesse Miniaci est au cœur d'une énigme historique de première grandeur. Quel fut son rôle dans l'évasion épique de Napoléon de l'île d'Elbe ? Sans elle, l'Empereur n'aurait pu tromper la surveillance de tous ceux qui guettaient le moindre de ses mouvements. Particulièrement le jeune colonel Neil Campbell, chargé par les Anglais d'empêcher sa fuite. Dans quelle mesure la passion de l'officier britannique pour la belle Florentine a-t-elle permis de déjouer les plans des puissances alliées engagées au congrès de Vienne dans des négociations aussi âpres le jour qu'agrémentées, la nuit, de fêtes, de complots et d'intenses échanges amoureux ? Cette passion torride entre le colonel et la séduisante comtesse ne fut-elle pas un piège ? Et tendu par qui ? Seule certitude, sans la comtesse Miniaci la formidable épopée des Cent-Jours, l'invasion d'un pays par un seul homme, n'eût pas été possible.
La différence est si mince entre poésie et vérité.
Homme d’influence, M. Stotz, au crépuscule de ses jours, vit retranché dans sa demeure bourgeoise.
Son jeune secrétaire personnel, récemment arrivé à son service, Tom Elmer, l’écoute raconter l’étrange histoire d’amour qui a marqué sa vie à tout jamais. Celle de sa relation, quarante ans plus tôt, avec la mystérieuse Melody.
Peu à peu assailli de doutes, Tom se lance alors dans une enquête à la recherche de la vérité sur le destin de cette femme envoûtante.
Melody est un roman vertigineux qui questionne chacun sur son propre rapport à la réalité et à la fiction. La vérité n’est jamais telle qu’on la raconte.
« Déjà, je me suis mis au monde tout seul. Ils étaient trois ou quatre à assister à l'événement, et ils m'ont toujours accordé une chose : c'est moi qui ai dû me taper le plus dur, vu que ma mère était, disons, hors du coup. »Né à même le sol d'un mobil-home au fin fond des Appalaches d'une jeune toxicomane et d'un père trop tôt disparu, Demon Copperhead est le digne héritier d'un célèbre personnage de Charles Dickens. De services sociaux défaillants en familles d'accueil véreuses, de tribunaux pour mineurs au cercle infernal de l'addiction, le garçon va être confronté aux pires épreuves et au mépris de la société à l'égard des plus démunis. Pourtant, à chacune des étapes de sa tragique épopée, c'est son instinct de survie qui triomphe. Demon saura-t-il devenir le héros de sa propre existence ? Comment ne pas être attendri, secoué, bouleversé par la gouaille, lucide et désespérée, de ce David Copperfield des temps modernes ? S'il raconte sans fard une Amérique ravagée par les inégalités, l'ignorance, et les opioïdes - dont les premières victimes sont les enfants -, le roman de Barbara Kingsolver lui redonne toute son humanité. L'auteur de L'Arbre aux haricots et des Yeux dans les arbres signe là un de ses romans les plus forts, couronné par le prestigieux prix Pulitzer et le Women's prize for fiction.« C'est là une magnifique démonstration de l'art de la narration. La voix de Demon sonne juste et ses péripéties aussi. » Stephen King« Un David Copperfield des Appalaches ... Demon Copperhead réimagine le roman de Dickens dans une Amérique rurale moderne confrontée à la pauvreté et à la crise des opioïdes ... Le roman de Kingsolver vous emporte avec autant de force que l'original. » The New York Times
Quand la célèbre actrice Rebecca Bradley passe les grandes portes en fer forgé d'Astbury Hall, le domaine anglais qui sert de lieu de tournage à son prochain film, elle éprouve immédiatement une curieuse sérénité, malgré le tourbillon des essayages et l'effervescence des prises. Jusqu'au jour où elle découvre sa troublante ressemblance avec lady Violet, la grand-mère de l'actuel propriétaire de la demeure.
Et lorsqu'elle rencontre un jeune homme originaire de Bombay en quête d'informations sur son aïeule qui a vécu à Astbury Hall au début du XXe siècle, Rebecca perce peu à peu les secrets qu'abritent les vieilles pierres du manoir. Mais les ombres qui hantent la dynastie des Astbury pourraient bouleverser bien des destinées... Une étourdissante fresque multigénérationnelle, qui nous fait voyager des beaux manoirs de la campagne anglaise aux palais des maharadjahs du début du XXe siècle.
Dans un centre pénitentiaire niché au cœur des Alpes, Antoine Petit est chargé d'établir le profil psychologique de celle dont le nom est sur toutes les lèvres. Dolorès Leal Mayor s'est rendue tristement célèbre pour avoir assassiné une dizaine d'hommes puissants et être à l'origine d'une épidémie de meurtres dans tout le pays, que le jeune psychiatre a pour mission de juguler. Fable sur la violence induite par le capitalisme et son patriarcat, “Dolorès ou le Ventre des chiens”, sorte de “Justine” en miroir, est une ode désespérée à l'incandescence des révoltes, et à toutes celles et ceux qui décident, un jour, de se soulever.
" Nous étions six - cinq garçons et une fille - insouciants, frivoles, joyeux, dans un été de tous les possibles. Pourquoi a-t-il fallu que l'un d'entre nous disparaisse ? " S'inspirant d'une histoire vécue, Philippe Besson retrace un drame de sa jeunesse, survenu dans l'île de Ré, un soir de juillet, au milieu des années 80.
Cinquante-deux semaines : c'est le temps qu'il reste à Mona pour découvrir toute la beauté du monde. C'est le temps que s'est donnéson grand-père, un homme érudit et fantasque, pour l'initier, chaque mercredi après l'école, àune oeuvre d'art, avant qu'elle ne perde, peut-être pour toujours, l'usage de ses yeux. Ensemble, ils vont sillonner le Louvre, Orsay et Beaubourg. Ensemble, ils vont s'émerveiller, s'émouvoir, s'interroger, happés par le spectacle d'un tableau ou d'une sculpture.
Empruntant les regards de Botticelli, Vermeer, Goya, Courbet, Claudel, Kahlo ou Basquiat, Mona découvre le pouvoir de l'art et apprend le don, le doute, la mélancolie ou la révolte, un précieux trésor que son grand-père souhaite inscrire en elle à jamais. Grand roman d'initiation à l'art et à la vie, histoire d'une relation solaire entre une petite fille et son grand-père, Les Yeux de Mona connaît un destin fabuleux : traduit dans plus de vingt pays avant même sa parution en France, c'est un phénomène international.
A peine Paul s'est-il décidé à remplacer sa vieille bicyclette que le drame se produit : son nouveau vélo est volé. Et ce qui pourrait être une histoire banale va prendre des proportions folles : Paul se lance dans une enquête éperdue pour récupérer son bien, va voir la police comme on jette une bouteille à la mer, se dispute avec sa compagne qui ne partage pas son analyse de la situation... Alors, jouant le tout pour le tout, il tente de pister son voleur sur Facebook Marketplace.
A partir d'un fait minuscule, Bruno Gibert parvient à nous entraîner dans une spirale où la conversation des protagonistes nous tient en haleine comme dans un roman à suspense. Aux voleurs, récit aussi loufoque que sérieux, est un conte moral qui interroge notre rapport à la loi, mais surtout au destin.
Emma et Agathe Delorme sont soeurs. Elles ont grandi l'une contre l'autre, mais sont pourtant très différentes. Agathe, la plus jeune, bordélique et ardente, a toujours pris toute la place dans le bain, dans la chambre et dans le coeur d'Emma. Après cinq ans d'un silence inexpliqué, Emma donne rendez-vous à Agathe dans la maison de vacances : Mima, leur grand-mère adorée, n'est plus, il faut vider les lieux et faire le tri dans les souvenirs.
Les soeurs Delorme ont une semaine pour tout se dire et rattraper le manque de l'autre. Parviendront-elles à réparer le passé ? Dans la beauté de cet été au Pays basque, où leur enfance cogne à la porte, résonne la force de leur histoire. Entre rires et larmes, un roman bouleversant et irrésistible.
Le Caire, années 1980. La vie bien rangée de Tarek est devenue un carcan. Jeune médecin ayant repris le cabinet médical de son père, il partage son existence entre un métier prenant et le quotidien familial où se côtoient une discrète femme aimante, une matriarche autoritaire follement éprise de la France, une soeur confidente et la domestique, gardienne des secrets familiaux. L'ouverture par Tarek d'un dispensaire dans le quartier défavorisé du Moqattam est une bouffée d'oxygène, une reconnexion nécessaire au sens de son travail. Jusqu'au jour où ne surprenante amitié naît entre lui et un habitant du lieu, Ali, qu'il va prendre sous son aile. Comment celui qui n'a rien peut-il apporter autant à celui qui semble déjà tout avoir ? Un vent de liberté ne tarde pas à ébranler les certitudes de Tarek et bouleverse sa vie. Premier roman servi par une écriture ciselée, empreint d'humour, de sensualité et de délicatesse, Ce que je sais de toi entraîne le lecteur dans la communauté levantine d'un Caire bouillonnant, depuis le règne de Nasser jusqu'aux années 2000. Au fil de dévoilements successifs distillés avec brio par une audacieuse narration, il décrit un clan déchiré, une société en pleine transformation, et le destin émouvant d'un homme en quête de sa vérité.
Isor n'est pas une enfant comme les autres. Idiote. Attardée. Différente. Ils sont nombreux à avoir donné leur avis. Aucun à lui avoir tendu la main. Pas plus qu'à ses parents. Une existence en huis-clos se construit autour de cette petite fille mutique, sans filtre, refusant les normes. Puis Isor rencontre Lucien, un voisin septuagénaire. Entre ces âmes farouches, le coup de foudre est immédiat, ils se réinventent une vie à deux.
Alors qu'Isor a seize ans, Lucien subit un grave accident. L'adolescente fugue aussitôt en Sicile accomplir une mission pour son ami mourant. En chemin, elle va enfin rencontrer un monde assez vaste pour elle. La Colère et l'Envie est le portrait d'une enfant qui n'entre pas dans les cases. C'est une histoire d'amour éruptive, de partage et de réconciliation. Alice Renard, prodige de vingt et un ans, impose une voix d'une incroyable maturité ; sa plume maîtrisée sculpte le silence et nous éblouit.
Fêter seule son trentième anniversaire n'est pas vraiment ce qu'avait en tête Cléo Wilder, chroniqueuse spécialisée dans les rencontres amoureuses. Face à l'insistance de sa cheffe, elle accepte néanmoins de partir sur une petite île au large des côtes de l'Irlande, à mille lieues de sa trépidante vie londonienne, pour vivre une expérience étonnante : se marier avec elle-même. Au moins, ce sera l'occasion de se réfugier bien au chaud dans un luxueux cottage et de s'accorder du temps pour elle.
Mais, à son arrivée sur l'île, Cléo découvre qu'un homme occupe déjà le cottage, et le prochain ferry n'est que dans une semaine... Impossible pour Cléo de faire demi-tour, elle va donc devoir cohabiter avec cet inconnu aussi exaspérant que séduisant.
"La danseuse arrivait, le matin, à sept heures quarante-cinq, gare du Nord. Ensuite le métro jusqu'à la place de Clichy. Le bâtiment du studio Wacker était vétuste. Au rez-de-chaussée, une dizaine de pianos d'occasion, rangés en désordre comme dans un dépôt. Aux étages, une sorte de cantine avec un bar et les studios de danse. Elle prenait des cours avec Boris Kniaseff, un Russe que l'on considérait comme l'un des meilleurs professeurs...
Une odeur particulière de vieux bois, de lavande et de sueur".
solés en pleine forêt, sept chasseurs et chasseuses prisonniers de la neige vont tenter de survivre et de lutter contre la folie qui les guette. Survient le drame. Un drame dont le lecteur se rendra complice... malgré lui. Est-ce l'alcool en carafon, le cuir brun, le mobilier vieux chêne, le feu qui crépite dans la cheminée ? Ce climat anglais où l'on s'assassine en grignotant des scones et en buvant du thé ? Il lui semble que chaque chose est bien à sa place, que chaque personne autour de cette table est un peu trop racée pour être honnête.
S'appelle-t-on Ethel Brakefield dans la vie ? Ou même Lucas Cranach ? Un relais de chasse absent de tous les guides spécialisés. Cinq hommes, deux femmes, qui viennent des quatre coins de l'Europe et ne se connaissent pas. Sept chasseurs pris par la neige, qui doivent se défendre du froid, de la faim, de la paranoïa qui les guettent. Prisonniers ? D'une île à la rigueur, mais d'une forêt ? Ils le sont pourtant, serrés par les arbres, piégés par la neige.
L'un d'eux commence à douter : et s'ils n'étaient pas victimes du hasard ? Au fil des pages, René Derain acquiert la conviction qu'il est condamné. Il sent, dans son dos, le souffle d'une intelligence. Et sait que le piège ne demande qu'à se refermer.
L'avenir semble tout tracé pour Mary. A tout juste trente ans, elle va prendre la succession de son père au poste de PDG de leur entreprise familiale. Sa vie s'étire entre les fêtes et les sorties avec sa bande d'amis de toujours, entrecoupées de missions de décoration pour les clients de son père. Quand elle apprend qu'elle vient d'hériter d'un cottage en Finlande, Mary y voit l'occasion de s'offrir une parenthèse enchantée.
Mais elle est loin de se douter que c'est l'épreuve de la dernière chance qui l'attend là-bas ! Le cottage en question se réduit à une simple hutte, habitée par un renne et un perroquet domestiques, et doublée d'un commerce à l'abandon. Son père lui coupe les vivres et la met au défi : elle devra lui prouver qu'elle est son digne successeur, en redressant la boutique de sa grande tante par ses propres moyens.
« Le grand feu, c'est celui qui m'anime, et me consume, lorsque je joue du violon et lorsque j'écris. » Léonor de Récondo En 1699, Ilaria Tagianotte naît dans une famille de marchands d'étoffes, à Venise. La ville a perdu de sa puissance, mais lui reste ses palais, ses nombreux théâtres, son carnaval qui dure six mois. C'est une période faste pour l'art et la musique, le violon en particulier.À peine âgée de quelques semaines, sa mère place la petite Ilaria à la Pietà. Cette institution publique a ouvert ses portes en 1345 pour offrir une chance de survie aux enfants abandonnées en leur épargnant infanticides ou prostitution. On y enseigne la musique au plus haut niveau et les Vénitiens se pressent aux concerts organisés dans l'église attenante. Cachées derrière des grilles ouvragées, les jeunes interprètes jouent et chantent des pièces composées exclusivement pour elles.Ilaria apprend le violon et devient la copiste du maestro Antonio Vivaldi. Elle se lie avec Prudenza, une fillette de son âge. Leur amitié indéfectible la renforce et lui donne une ouverture vers le monde extérieur.Le grand feu, c'est celui de l'amour qui foudroie Ilaria à l'aube de ses quinze ans, abattant les murs qui l'ont à la fois protégée et enfermée, l'éloignant des tendresses connues jusqu'alors. C'est surtout celui qui mêle le désir charnel à la musique si étroitement dans son cœur qu'elle les confond et s'y perd. Le murmure de Venise et sa beauté sont un écrin à la quête de la jeune fille : éprouver l'amour et s'élever par la musique, comme un grand feu.
Maria Luisa est une femme, belle, intelligente, au caractère fort qui doit néanmoins se débattre depuis toujours contre sa condition. Elle est retornada, née dans une ex-colonie portugaise, et en surpoids. Si son histoire peut être cachée, son poids, lui, n'en finit pas de l'encombrer et de marquer la distance entre elle et les autres. Elle est comme prisonnière d'elle-même, son corps formate ses relations professionnelles, amicales et amoureuses.
Depuis son adolescence, elle subit la tête haute. Son grand amour, passionnel et charnel, se mourra de honte et de conformisme. Sans larmoiement, ni victimisation, la narratrice dénonce le mépris et le manque de tolérance de la société tout en dévoilant les mécanismes de défense, l'humour étant l'un d'eux. Un roman bouleversant, d'une grande sensualité, à l'écriture incisive, crue et puissante.
Le nouveau roman de Raphaëlle Giordano. Henriette n'a pas que son prénom de décalé. Elle a aussi un look original bien à elle et un vrai talent créatif d'architecte d'intérieur, qu'elle ne mesure pas vraiment, trop souvent occupée à douter d'elle-même. Car derrière la façade de jeune professionnelle douée, elle cache une peur inavouable... Anxieuse de nature, hypersensible et facilement fatigable, Henriette a ce qu'elle appelle un syndrome de trophobie : quand on la force à dépasser ses limites et que, rapidement, cela fait " trop " pour elle, elle est submergée d'angoisses mais n'ose pas l'avouer. De stratégie d'évitement en stratégie de camouflage, elle donne le change la plupart du temps, en se sur-adaptant aux autres - mais à quel prix ! Jusqu'au jour où un projet l'oblige à collaborer avec un bureau d'études dirigé par un architecte paysagiste ambitieux, charismatique... et à première vue imbuvable. Alors qu'elle intègre cette nouvelle équipe, le petit théâtre des ombres se met en place. Au travail, en famille, ou en couple, beaucoup préfèrent avancer masqués pour ne pas révéler un intime perclus de fragilités. Pourtant, tout le monde a peur... mais pas au même endroit ! Henriette découvrira-t-elle, comme quelques heureux avant elle, que lorsque la lumière jaillit derrière les failles, c'est toujours pour éclairer ce que chacun porte en lui de plus beau ?
Après le succès des Orageuses, Marcia Burnier compose un 2e roman dans lequel elle poursuit son exploration et son combat contre la domination patriarcale. Erin, jeune femme prise dans une relation toxique avec un homme pendant des années, trouve la force de le quitter pour recommencer sa vie seule. Elle décide de partir s'installer dans un village isolé des Pyrénées, où elle ne connait personne et n'a plus à craindre d'être jugée.
Au rythme des saisons et de la nature, elle commence à s'y reconstruire, se réappropriant son corps au fil de randonnées de plus en plus longues. Une puissante et bouleversante trajectoire de reconstruction et un hymne à la nature, au sauvage comme écrin et la possibilité d'envisager d'autres relations au vivant.
Deux étudiants en agronomie, angoissés comme toute leur génération par la crise écologique, refusent le défaitisme et se mettent en tête de changer le monde. Kevin, fils d'ouvriers agricoles, lance une start-up de vermicompostage et endosse l'uniforme du parfait transfuge sur la scène du capitalisme vert. Arthur, enfant de la bourgeoisie, tente de régénérer le champ familial ruiné par les pesticides mais se heurte à la réalité de la vie rurale. Au fil de leur apprentissage, les deux amis mettent leurs idéaux à rude épreuve. Du bocage normand à la Silicon Valley, des cellules anarchistes aux salons ministériels, Gaspard Kœnig raconte les paradoxes de notre temps - mobilité sociale et mépris de classe, promesse de progrès et insurrection écologique, amour impossible et désespoir héroïque... Une histoire de terre et d'hommes, dans la grande veine de la littérature réaliste.